Regards croisés : la F3S aux Jeux Olympiques et Paralympiques #5

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Portrait

À l'occasion de l'ouverture des Jeux Paralympiques, nous poursuivons notre série de portrait avec Solène Marczinski, spécialiste du 200 mètres et du 400 mètres en athlétisme, multimédaillée aux championnats de France. Elle mène brillamment son double projet d’étudiante en licence STAPS et de sportive de haut-niveau, avec en ligne de mire une sélection aux Jeux Paralympiques.

Soirée Film Résilience, ça Handi long sur notre société - 4 septembre 19h30
Solène Marczinski sera présente à la diffusion du Film «  Résilience, ça Handi long…. » organisée par le Creps de Strasbourg et la Maison régionale de la performance pour un temps de débat après la projection.

Quel est ton parcours sportif ?

J'ai commencé le sport très jeune parce que je suis née dans une famille de sportifs avec un grand frère et une grande soeur qui étaient en équipe de France de lutte. J'ai commencé l'athlétisme à 10 ans en valide à Brumath. Il y a 3-4 ans, j'ai découvert le handisport, une fédération où tout le monde s'entraide, personne ne se juge. C'était super agréable d'être dans un endroit où on ne se juge pas par rapport au handicap. J'ai continué le handisport, et complètement arrêté les valides jusqu'à septembre 2023 où j'ai repris dans un club valide pour pouvoir performer encore plus et viser ma sélection des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de cet été. Malheureusement, je n'ai pas réussi les minima. Mais je suis considérée comme la génération 2028, et même si je savais que ça allait être dur pour cet été, j'ai quand même tout tenté.

Pourquoi avoir arrêté le sport avec les valides pendant 4 ans ?

Je ne me suis jamais considérée en situation de handicap et je ne connaissais pas du tout le milieu du handisport, on ne m'y avait jamais sensibilisée. Jusqu'à ce que j'arrive sur une piste d'athlétisme, que je fasse des compétitions valides et que je vois que tous les jeunes me regardaient différemment parce que j'avais cette différence. Je ne me sentais vraiment pas à ma place. Quand je suis allée aux championnats de France handisport, j'ai vu que j'étais comme un poisson dans l'eau et personne ne me regardait. Ça fait tellement de bien mentalement. Le milieu du valide est vraiment trop dur.

Pour réussir les minima, tu as mis en place pendant la saison un planning de préparation et un planning de compétition ?

J'avais un planning de compétition pour la saison indoor, avec des objectifs de temps sur des compétitions précises. Ensuite, mon planning estival a commencé fin mai, avec des compétitions toutes les deux semaines. À chaque fois, le but était d'avoir un pic de performance pour faire les minima sur ces compétitions.

Tu as fait des compétitions valides et des compétitions handisport cette année ?

J’ai surtout fait des compétitions handisport, des compétitions IPC : ce sont des compétitions internationales où on peut faire les minima. Par exemple, cet hiver, j’ai fait les championnats de France en salle, et le début juillet, j'étais aux championnats de France.

Il y a une grosse concurrence sur tes distances ?

La particularité aux championnats de France, c'est qu'il y a plein de handicaps. Nous ne sommes pas assez nombreuses pour combiner une course uniquement avec des sportives qui comme moi n'ont qu'un bras. Aux championnats de France, dans ma catégorie du 400 mètres, je suis la seule. On est donc toutes regroupées ensemble, et il y a un système de coefficient de points en fonction du handicap de chacune. Comme je concours avec des filles qui ont d'autres handicaps, notamment une déficience visuelle qui est plus un handicap sensoriel, elles sont plus rapides que moi et forcément, elles vont me pousser à me surpasser.

Comment es-tu arrivée cette année à concilier les entraînements, les compétitions avec un objectif sportif élevé à atteindre, et tes études en STAPS ?

À l'université, j'ai le statut de sportive de haut niveau, ce qui m'a permis d'adapter tout mon emploi du temps. J’ai pu choisir mes groupes de TD, choisir les sports que j'allais faire, et combien de sports. Tout était adapté. Si je partais à une compétition Allan Alloui-Lange (chargé du suivi des étudiants sportifs de haut-niveau à l’Université de Strasbourg) faisait en sorte de me faire rattraper tous les cours ou tous les examens. Et j'ai validé ma première année en licence STAPS.

Tu es venue en STAPS avec quel projet professionnel ?

Toutes les filières m'intéressent, mais j'aimerais aller en APAS, parce que j'aimerais travailler avec le comité handisport Grand Est et participer au développement des pratiques sportives pour les jeunes, créer des événements pour les jeunes qui sont en situation de handicap.

En vue des JO 2028, qu'est-ce que tu vas mettre en place pour atteindre les minimas ?

Pour les JO 2028, je vais faire un gros planning avec mon entraîneur, décider quelles étapes atteindre chaque année. Le plus important, c'est la cohésion avec mon entraîneur. Et je vais aussi mettre en place une préparation mentale, parce que j'ai vu que c'est ce qui me manquait cette année : j’ai fait beaucoup de choses et mentalement, c'était compliqué. J’étais sur un triple projet : sportif, étudiant et j’ai fait un service civique au comité handisport Grand Est. J'ai entraîné des enfants, créé des événements et mené des actions de sensibilisation dans des entreprises ou dans des écoles.

Pour la préparation mentale, tu vas faire appel à un coach ?

Un coach, qui m’a vue en compétition à Paris, m'a déjà contactée. Nous avons discuté et comme ça s’est super bien passé, je pense commencer avec lui en septembre.

Tout cet accompagnement a un coût.Est-ce que tu as des aides de la fédération, de ton club ?

Le club prend en charge les déplacements en championnats de France. Sinon, tous les déplacements en compétition, je les paie, notamment grâce au soutien de mon sponsor, Decathlon Alsace. Maintenant, il faut que je fasse des démarches pour trouver d’autres sponsors qui peuvent m'aider à payer un préparateur mental, un préparateur physique, les déplacements. Il faut trouver qui contacter et comment. Pour le moment c'est compliqué de dire, « aidez-moi pour les Jeux de 2028 », les sponsors sont encore dans les Jeux de Paris.

Ton objectif, ce sont les JOP de 2028 ?

Oui. J’ai quatre ans de préparation, j’ai plus le temps parce que pour les JOP de Paris, j’ai commencé la préparation en septembre 2023, … ça a été un peu juste. Et j'espère que pour 2028, au niveau de la fédération, ils vont plus prioriser la sélection des jeunes.

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