DU - Sciences du sport
Parcours Art-thérapie, médiations artistiques et corporelles (SFC)
Objectifs
Contexte actuel de l’art thérapie et présentation de la formation
Aux origines de l’art-thérapie
Si l’importance de l’art comme soin fut largement mise en avant dès la Grèce antique avec Pythagore, Socrate, Platon et surtout Aristote qui théorisa l’approche cathartique à travers le drama et la tragédie, il fallut cependant réellement attendre le XXe siècle et la naissance de la psychiatrie moderne en Europe pour que l’art soit pris en compte dans le champ médical. Si dans les premiers temps, l’art fut utilisé pour affiner les diagnostics et mieux comprendre les pathologies, progressivement, le corps médical comprit l’importance de la médiation artistique comme moyen d’expression des pulsions, des affects refoulés et des émotions. Sous l’impulsion de plusieurs psychiatres passionnés par cette expression artistique « hors norme » (Walter Morgenthaler, Hans Prinzhorn…) l’art des fous sortit « hors-les-murs » au tout début du XXe siècle et bénéficia d’une certaine façon de la révolution expressionniste. En 1908, Wilhelm Worringer, historien et critique d’art allemand, « père » de l’expressionnisme, publiait « Abstraktion und Einfühlung » dans lequel il apportait peut-être le meilleur éclairage qui soit pour comprendre en quoi l’art, grâce au processus de création, peut être un soin : « De tout temps, l’art proprement dit a satisfait un profond besoin psychique et non la simple impulsion d’imitation, la joie ludique à copier des modèles naturels. Le nimbe qui entoure le concept d’art, tout le respectueux dévouement dont il n’a cessé de faire l’objet ne peuvent être psychologiquement élucidés que si l’on conçoit un art né de besoins psychiques et satisfaisant des besoins psychiques ».
À la même époque, la psychanalyse naissante contribua encore un peu plus à favoriser l’utilisation de l’art comme soin. Les travaux de Sigmund Freud bien sûr mais aussi d’Alfred Adler, d e Carl Gustav Jung ou encore de Sandor Ferenczi interrogèrent prioritairement les processus psychiques inconscients à l’œuvre dans l’acte créateur. Et de manière générale, la psychanalyse s’appliqua au symptôme clinique, expression d’une satisfaction de la pulsion, en partant du postulat que l’acte de créer permettait de produire des créations qui étaient en quelque sorte des symptômes. Dans ce sens, elle fut un véritable support d’enseignement dans le cadre des psychothérapies psychanalytiques à médiations artistiques et elle fut incontestablement à l’origine du développement de l’art-thérapie. À partir des années 1920, de nombreux psychanalystes et psychothérapeutes pour enfants commencèrent à expérimenter l’usage de certaines médiations artistiques, particulièrement le dessin. Une évidence s’imposait : les jeux et les médiations artistiques trouvaient chez l’enfant une valeur expressive qui dépassait celle du langage. Le plus souvent, les enfants ne peuvent pas ou ne savent pas exprimer leurs émotions, leurs affects, leurs souffrances ou leurs blocages par la parole. Ils n’ont tout simplement pas les mots pour décrire leurs problématiques. Ils n’arrivent pas à les formuler oralement et sont sujets à des blocages. Le dessin, mais également la peinture, la pâte à modeler, ou le sable, par leur aspect ludique, permettent aux enfants d’entrer en communication avec le thérapeute sans avoir recours à la parole. On retrouve donc là l’un des fondements de l’art-thérapie, à savoir la possibilité pour la personne accompagnée, quel que soit son âge, d’exprimer son « Moi profond », sans que les mots soient nécessaires.
Enjeux et présentation de la formation
Aujourd’hui, l’art-thérapie est une discipline paramédicale reconnue et balisée. Bâtie sur des fondements qui puisent dans la psychologie humaniste – cf. les notions de corporéité et de sensorialité, de remise en mouvement, de jeu, de créativité , de cadre, de dispositif, de médiations, de phénomènes transférentiels, d’objet thérapeutique… – elle présente des caractéristiques-types qui en font une thérapie en plein développement en France :
- C’est une thérapie corporelle, et le corps est considéré comme le pivot central de cette discipline. En effet, si l’on considère que l’art-thérapie offre la possibilité aux personnes accompagnées de retrouver leur autonomie à travers la création artistique, alors sa visée thérapeutique est de permettre une expression du corps afin d’entrer dans un processus de création pour produire des gestes et des formes qui ont valeur de langage. En d’autres termes, le langage prend racine dans le corps et le corps est ce par quoi le langage se manifeste. Le corps en art-thérapie est une réalité matérielle, une matière vivante et animée, douée d’énergie, qui permet de laisser une trace dans la matière du monde sensible. Pour cette raison essentielle, l’un des objectifs majeurs de l’art-thérapeute est de favoriser l’expression des corps. D’où le lien intrinsèque entre la discipline art-thérapeutique et les APA – Activités Physiques Adaptées.
- C’est une thérapie sensorielle : la corporéité, le rapport au corps et la remise en mouvement sont au cœur de la discipline art-thérapeutique. Elle permet, grâce aux médiations artistiques proposées – et aux matières artistiques -, de stimuler les systèmes sensoriels, de faire un travail de proprioception, et de redévelopper la sensibilité musculaire et articulaire.
- C’est une thérapie émotionnelle : consécutivement à la remise en mouvement et au ré-apprentissage sensoriel par le biais du processus de création, l’art-thérapie donne la possibilité, à travers l’objet de la création et l’acte de créer, d’exprimer ses émotions, de les mettre en forme (élaboration), de les identifier, de les comprendre et potentiellement de les moduler et de les transformer. En cela, elle est la thérapie la plus opérante pour travailler sur l’intelligence émotionnelle.
- Consécutivement, et contrairement à de nombreuses psychothérapies qui sont des thérapies du « dire », l’art-thérapie est une thérapie du « faire » et en ce sens, elle permet aux personnes accompagnées d’être pleinement actrices de leur soin. Ces dernières, grâce à la médiation artistique – objet transitionnel – peuvent s’exprimer sans avoir recours à la parole et/ou prendre appui sur l’objet en création pour libérer la parole.
- En dernier instance, et toujours grâce au processus de création, l’art-thérapie est une thérapie du lien (avec la matière, avec l’objet de la création, l’art-thérapeute et les autres personnes accompagnées puisque l’art-thérapie est avant tout une thérapie groupale) qui permet de développer et re-tisser des liens intra- et intersubjectifs.
L’art-thérapie, une discipline qui répond à de nombreux besoins
En France, l’art-thérapie est aujourd’hui devenue une discipline construite et balisée qui répond à de nombreux besoins, avant tout sur le plan médical, mais aussi dans le milieu de l’insertion sociale et professionnelle, dans le champ éducatif et dans le cadre du développement personnel.
• Secteur médical : hôpitaux publics et privés psychiatriques et de soins généraux, E. H. P. A. D, centres médico-psychologiques (C. M. P.), centres médico-psychopédagogiques (C. M. P. P.), centres d’accueil thérapeutique à temps partiel (C. A. T. T. P.), instituts médico-professionnels (I. M. Pro), instituts médico-éducatifs (I. M. E), établissements médico-pédagogiques (E. M. P.), services de soins palliatifs…
• Secteur médico-social et social : centres d’aide par le travail (E. S. A. T.), foyers d’accueil, foyers de vie, centres pénitentiaires, Caisses d’Allocations Familiales (C.A.F.), centres d’hébergement d’urgence, services sociaux, centres de réinsertion, Mis sions locales.
• Secteur médico-éducatif et éducatif : instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP), dispositifs pour la réussite scolaire, établissements scolaires…
• Secteur du développement personnel : entreprises, instituts, associations, particuliers…
Aménagements pour les publics ayant un profil spécifique
Le Service de la vie universitaire – Mission handicap propose un dispositif d’accueil et d’accompagnement spécifique pour permettre aux personnes en situation de handicap de se former dans les meilleures conditions possibles. Pour en savoir plus
Toute demande d’adaptation peut être étudiée en amont de la formation, en fonction du besoin.
Merci de vous adresser au correspondant handicap du SFC : M. Dominique Schlaefli
Présentation et organisation de l'équipe pédagogique
DU en partenariat avec la Faculté de Médecine, maïeutique et sciences de la santé
Équipe pédagogique :
- ALEBOYEH Sahand, enseignant à la Faculté des sciences du sport
- ANDRES Emmanuel, professeur d’université - praticien hospitalier à la Faculté de Médecine
- BAHOUKA Josette, assistante socio-éducative, Service Trait d’Union et Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
- BOUDET Nathalie, professeur agrégé à la Faculté des sciences du sport
- BRUCE Clarke, artiste peintre et photographe
- CARDONER Sonia, Jeunesse Plein air Alsace (JPA) et APEIMC
- CHABRIER-TRINKLER Iris, maître de conférences à la Faculté des sciences du sport
- CHALMEL Loïc, professeur d’université à l’Université de Haute-Alsace
- CORNET Philippe, professeur d’université - praticien hospitalier à la Sorbonne Université de Paris
- CORNUS Sabine, maître de conférences à la Faculté des sciences du sport
- DICHANT Alain, artiste, art-thérapeute et essayiste
- DIEBOLD Daniel, Vice-Président Association pour les jeunes et adultes handicapés (APAJH, 67), ancien Directeur-adjoint pôle hébergement ADAPEI Paillons Blancs d’Alsace
- DOLLFUS Hélène, professeur d’université - praticien hospitalier à la Faculté de Médecine
- DOLMEN Nathalie, artiste plasticienne
- EID Hanna, médecin, chef du Pôle Inter-hospitalier d’Addictologie Clinique de Haute Alsace, Centre Hospitalier de PFASTATT
- FAVRET Fabrice, professeur d’université à la Faculté des sciences du sport
- LE BRETON David, professeur d’université à la Faculté des sciences sociales
- LEGENDRE Claire, patiente-experte, Association Francophone pour Vaincre les Douleurs
- LOMO MYAZHIOM Aggée Célestin, maître de conférences HDR à la Faculté des sciences du sport
- LOREA Patrick, médecin-chirurgien et artiste sculpteur
- MESSER Laurent, médecin, Hôpital Louis Pasteur, Colmar
- MIGNOT GANTE Pascale, psychologue clinicienne, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg
- RASSENEUR Laurence, maître de conférences à la Faculté des sciences du sport
- ROTH Joël, metteur en scène, dramathérapie
- SIBILIA Jean, professeur d’université - praticien hospitalier à la Faculté de Médecine
- SOME Roger, professeur d’université à la Faculté des sciences sociales
- SORDET Christelle, maître de conférences des universités – praticien hospitalier à la Faculté de Médecine
- VIDAILHET Pierre, professeur d’université - praticien hospitalier à la Faculté de Médecine
Admission
Critères de recrutement
La formation s'adresse aux Professionnels du médico-social, spécialistes du psychopédagogique ou du socio-éducatif, aux professionnels médicaux et paramédicaux, spécialistes des activités artistiques, spécialistes des APAS, assistants des services sociaux, éducateurs spécialisés, éducateurs médico-sportifs, etc.
Le DU est accessible avec un bac+4, mais pourront être étudiés les dossiers d’autres professionnels détenteurs d’un diplôme de niveau Bac +3 qui peuvent faire valoir une expérience significative dans le travail avec les publics visés.
Candidater
Les candidatures s'effectuent auprès du Service de la Formation Continue (SFC) de l'université de Strasbourg.
Droits de scolarité
Pour connaître les droits de scolarité, veuillez vous adresser au Service de formation continue de l'Université de Strasbourg.
Poursuite d'études
Poursuite d'études
La formation n'est pas prévue pour une poursuite d'études.
Insertion
Référentiel ROME
Métiers visés
Elle forme aux débouchés professionnels suivants : Art-thérapeute en milieu hospitalier (psychiatrie, traumatologie, traumatique, oncologie, addictologie, etc.), dans le milieu médico-social (FAM, FAS, ESAT, ITEP, IME, etc.), dans les EHPAD, dans les associations de patients ou auto-support (GEM), dans les centres de postcures et dans les centres de soins spécialisés, dans le secteur pénitentiaire, dans le social (association de quartier, centre socio-culturel, etc.), dans le secteur judiciaire ; Médiateur-trice artistique à visée thérapeutique, médiateur artistique dans la relation d’aide, etc.
Stage
Stage en France
- Statut
- Stage obligatoire
- Durée du stage
- minimum 300h
- Période du stage
- entre les mois de mars et mai (possibilité de stage en continu tout au long de la formation)
Stage à l'étranger
- Statut
- Stage possible
Programme des enseignements
DU Sciences du sport - Art-thérapie, médiations artistiques et corporelles (SFC)
Semestre 1
CM | TD | TP | CI | ||||||||||||||||||||||||||
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18h | 18h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
6h | 6h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
6h | 6h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
6h | 6h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
18h | 18h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
6h | 6h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
6h | 6h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
6h | 6h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
12h | 12h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
6h | 6h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
6h | 6h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
42h | 42h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
6h | 6h | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
- | - | - | - | ||||||||||||||||||||||||||
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Semestre 2
CM | TD | TP | CI | |
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24h | 32h | - | - | |
24h | - | - | - | |
- | 32h | - | - |
Contacts
Responsable(s) de parcours
Référente administrative
Autres contacts
Pour toute information concernant les DU, vous pouvez contacter le Service de formation continue (SFC) de l'Université de Strasbourg : sfc-contact@unistra.fr
Lien vers le site du diplôme
Établissement(s) partenaire(s)
Faculté de Médecine, maïeutique et sciences de la santé
Service Formation Continue de l’Université de Strasbourg (SFC)