Portrait d'alumni : Benjamin Guérin, éducateur spécialisé auprès de jeunes mineurs non accompagnés

Benjamin Guérin détaille son parcours depuis l'obtention du DEUST "Activités physiques et sportives adaptées : déficiences intellectuelles, troubles psychiques" en 2020 jusqu'à son poste actuel d'éducateur spécialisé auprès de jeunes mineurs non accompagnés à Genève.

Quel a été votre parcours depuis l'obtention du DEUST "Activités physiques et sportives adaptées : déficiences intellectuelles, troubles psychiques ?"

J'ai intégré la promotion du DEUST en septembre 2018. J'ai eu la chance de passer un entretien au préalable de mon intégration en DEUST. C'est cet entretien qui a été convaincant de mon côté, la rencontre avec des professionnels du DEUST m'a vraiment séduit par rapport à ce choix d'orientation qui n’était pas facile à faire.

Je suis ressorti de ces deux années de formation avec un énorme bagage en termes de compétences professionnelles. C'est ce qu'on attend d'un diplômé de DEUST, c'est de pouvoir s'insérer rapidement et de manière efficace et compétente sur le marché de l'emploi. C'est ce qui s'est passé parce que très rapidement, juste après mon DEUST, dès le mois de juillet, j’ai travaillé via des agences d'intérim, dans le social, dans des structures et avec des publics auprès desquels je n'avais jamais fait de stage. Et pourtant, en DEUST, j'avais acquis des connaissances, de la culture institutionnelle, des compétences d'organisation liées au poste d'éducateur que j'ai tout de suite pu mettre en œuvre.

Pendant le DEUST, j’ai fait 2 stages longs de 7 et 8 mois, dans le secteur du handicap auprès de personnes vieillissantes, lourdement impactées par certains types de handicap, en particulier psychiques. Et lors de ma première année d'insertion professionnelle, j'ai travaillé avec des enfants en protection de l’enfance. Donc en termes de public, on peut difficilement faire plus extrême, en termes d'âge, en termes de besoin, en termes de façon d'être. Et pourtant, je n'étais pas perdu.

Vous disiez que vous vous êtes rapidement inséré sur la marché de l'emploi.

Oui, j'ai rapidement trouvé du travail, puisqu’au mois de juillet (2020), j'avais déjà commencé mon emploi en Haute-Savoie. Ça restait un poste précaire, parce que c'était des missions en intérim. Mais j’ai travaillé pendant 3 mois dans la même structure. Puis j’ai travaillé dans 2 autres structures, toujours comme aide éducateur, notamment dans une autre Maison d'enfants à caractère social (MECS) où j’ai obtenu un CDI, sur un poste d’éducateur spécialisé. J’y suis resté 2 ans et 8 mois (jusqu’en août 2023).

Pendant ces deux ans et demi, j'ai également fait une validation des acquis de l'expérience du diplôme d'état d'éducateur spécialisé, ce qui m’a vraiment permis de compléter mes connaissances et mes compétences, et surtout de les faire valoir. Et puis aussi d'avoir une valorisation au niveau du salaire, parce que finalement c'était le poste que j'occupais, mais je n'en avais pas le diplôme.

J'ai donc quitté la MECS en août 2023. Et de septembre 2023 à janvier 2024, j'ai intégré plusieurs agences d'intérim dans le canton de Vaud, à Lausanne en Suisse. J'ai principalement travaillé dans le handicap sur un poste d'éducateur spécialisé. Et à ce jour, j'ai un contrat à durée indéterminée pour l'état de Genève. Je suis éducateur spécialisé auprès de jeunes mineurs non accompagnés.

Pour quelles raisons avoir choisi de partir travailler en Suisse ?

Il y a deux raisons pour lesquelles je suis parti travailler en Suisse. Indéniablement, il y a les revenus et la reconnaissance des diplômes du social qui est beaucoup plus élevée. Ne serait-ce qu'en termes de revenus financiers et en termes aussi de statut dans les conventions collectives, parce que le diplôme d'éducateur spécialisé en Suisse, en tout cas sur Genève, est reconnu sur les mêmes classes que le diplôme d'ingénieur.

La deuxième raison, c’est que c’était compliqué, pour moi, d'être autant limité dans mon précédent emploi, dans les moyens financiers et humains pour accompagner les jeunes que j'avais sous ma responsabilité. Aujourd’hui, je travaille dans l’aide aux migrants, avec des moyens humains et bien sûr derrière des moyens aussi financiers.

Dans ce parcours, est-ce que vous pouvez identifier des moments clés ?

Je crois que mes deux années de DEUST ont été clés. Que ce soit l'accueil, avec cette chance de rencontrer et de discuter avec des professionnels et des enseignants. Et puis le dispositif du DEUST qui est d'une richesse incroyable, qui m'a permis de vivre plusieurs années en seulement deux, à la fois par les expériences mais aussi par les rencontres, des rencontres fabuleuses.

Un autre moment clé, c'est quand même les premières rencontres à travers les semaines didactiques, ces semaines de formation, où l’on se déplace autour de Strasbourg et en France pour rencontrer, pour déconstruire nos représentations, pour susciter de la créativité, et puis surtout apprendre à travers l'exploration, nos propres émotions, mais aussi la conception, la coordination et la conduite d'un projet en activité physique et sportive adaptée. Enfin, il y a cette chouette étape du mémoire qui nous permet d'aller vraiment du côté de la réflexion à l'intérieur de soi.

Vous venez d’évoquer le contenu de la formation. Avec le recul, quels sont les cours qui vous ont été les plus utiles, ou vous sont encore les plus utiles ?

Je ne dirais pas des cours, mais tous les moments qui permettent de comprendre une institution, dans laquelle on respecte la loi, dans laquelle la loi aide le public et dans laquelle le public est écouté à travers le besoin qu'il exprime. Et aussi, les moments où on apprend comment construire sa posture de professionnel. Et les autres contenus de formation qui aujourd'hui me sont extrêmement importants, qui tournent autour de la rencontre : ça reste un grand concept qui est encore difficile à expliquer.

Vous avez évoqué les moments clés, est-ce qu'il y a eu des personnes clés dans votre parcours?

Finalement, j'ai rencontré dans le DEUST, une grande concentration de personnes transcendées par ces thématiques de la rencontre et de l’accompagnement, que je n'ai jamais retrouvées ailleurs. Et particulièrement Françoise, la directrice de cette formation.

Auriez-vous des conseils à donner aux actuels étudiants du DEUST ?

Moi, je conseillerais aux étudiants qui se questionnent sur le DEUST d’avoir un échange soit téléphonique, soit en présentiel. Puis je leur conseillerais d'y aller parce que c'est une sacrée aventure, d'abord personnelle, et il y a tout un dispositif qui est merveilleux.

Et pour tous les étudiants actuellement en DEUST, je leur conseillerais d’anticiper peut-être à travers les calendriers précis qu'on a de formation, et puis lire. Lire beaucoup, ça va permettre de définir un peu plus les conceptions de l'accompagnement, du soin, de la rencontre.

Enfin, à la suite du DEUST, je leur conseille de travailler, de prendre un petit peu confiance, puis d'y aller. Parce que les compétences qui ont été suscitées au cours du DEUST demandent juste à prendre leur envol.

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